Il n’est pas évident de briser un silence de plusieurs mois, plus d’une demi année. Me voilà de retour à Vancouver dans des conditions bien différentes d’il y a 7 mois. Je suis parti sur Montréal pour travailler, pour saisir une opportunité professionnelle quand la situation sur Vancouver n’était pas prometteuse à plusieurs niveaux, autant professionnellement que personnellement, mais ironie du sort c’est grâce à une autre opportunité que je retourne sur Vancouver cette fois pour vivre ce que je m’étais promis de vivre en partant de France.
Sur un plan personnel, en partant sur Montréal, je voulais m’écouter, écouter le silence comme je disais, laisser son absence de lumière me submerger, m’y plonger afin de comprendre ce que je vivais car je m’étais, en partant de France, confronté à toutes les insécurités possibles pour moi. Pas de travail, plus de “maison” (ce “chez moi” que je n’ai finalement expérimenté qu’une seule fois dans ma vie, même si bien des endroits m’ont accueilli au cours de mon existence), un monde aux références différentes et une relation que j’avais délaissée dés avant mon départ. Sans m’en rendre compte je m’étais placé dans les conditions vraiment adéquates pour me planter et je l’ai fait. cette étape importante ne fut pas si catastrophique sur le plan matériel mais ce fut un exemple de ma capacité à ignorer ce qui se passe à l’intérieur de moi même, le prix à payer sans doute pour réaliser ce que je veux réaliser : me rencontrer et enfin vivre dans le présent en tout honnêteté.
Vous me connaissez bien et je crois que rien n’arrive pas hasard. Certaines rencontres que nous faisons comme les situations nous montrent des signes, que nous pouvons choisir de traiter ou d’ignorer, plus nous les ignorons plus ils reviennent évidents et bruts dans nos vies. Je ne dis pas que je suis arrivé au point ou les choses sont claires pour moi, bien loin de là, mes dernières expériences m’ont montré que je suis aveugle et que je n’écoute pas assez. Mais disons que je m’améliore avec le temps et que bien heureusement le destin m’a poussé vers des rencontres et des situation qui m’ont beaucoup appris cette dernière année et grâce à la chance m’ont aidé à avancer encore plus loin.
Pour revenir à Montréal, c’est une ville très Nord américaine au contraire de ce que peuvent dire les Montréalais sur leur mode de vie à l’européenne, c’est une ville qui a une histoire certes, mais qui est ancrée dans la modernité de par sa mixité et sa culture urbaine. J’ai adoré l’été et ses 10aines de festivals, le festival de Jazz était magnifique, c’est comme une fête de la musique permanente sur deux semaines. Montréal au contraire de Vancouver est une ville de la nuit, des bars et des cafés jonchent ses rues de part et d’autre et cela en fait une ville très agréable pour les étudiants et les jeunes en général. Où toute personne aimant la vie urbaine. L’hiver est une autre paire de manches mais je m’en suis sorti en repartant début Janvier après quelques “au revoir” arrosés.
Je me rappellerai de Montréal pour ses bières et brasseries, sa mixité culturelle, ses deux langues si intimement liées et qui pourtant s’entendent parfois si mal, mes courses sur le mont Royal, le parc Jeanne-Mance et ses joueurs de TamTam, une poutine après une nuit bien arrosée, le vélo après avoir top bu, le cinéma et son odeur de pop-corn, des images et des couleurs qui se mélangent dans un kaléidoscope chaleureux.
Quebec que j’ai visité à l’automne est une ville magnifique, beaucoup plus proche cette fois de la France dans son architecture et sa culture. J’ai eu cette impression de me balader dans Saint-Malo, m’attendant à voir l’Ile du petit Bé au détour d’un rempart. J’ai expérimenté ses bars à chansonniers (Seul sur le saaableuu …) en buvant une bonne bière Québécoise, les micro brasseries du coin n’ont rien à envier à celles de Strasbourg. Le chateau Frontenac m’a rappelé l’Empress hotel de Victoria tandis que les hauteurs de la ville m’ont rappelé le vieux Genève.
J’ai aussi repris une activité physique pendant l’été et couru mon premier demi Marathon le 13 Septembre ce qui est plutôt un exploit pour moi après trois mois d’entrainement. Mon temps certes n’est pas bon mais je compte l’améliorer ici même à Widhbey Island en Mars puis à Vancouver en Mai. C’est assez étrange de découvrir où redécouvrir le sport à 30 ans et d’en faire une partie intégrante de ma vie, merci encore à mon grand frère Seb pour ses conseils en la matière, je n’aurais sans doute pas persévéré sans lui.
Je suis donc arrivé à Montréal sur une piste professionnelle qui m’aurait permis d’ouvrir une agence avec d’anciens partenaires Français et c’est après avoir rencontré mon entreprise actuelle qui correspond à tout ce que je cherchais que je repars sur Vancouver pour ouvrir leur agence dans l’ouest. Quand je regarde ce parcours je ne peux qu’apprécier la chance que j’ai de pouvoir faire ce que je veux, là où je le voulais.
Sept mois sans écrire, une ellipse qui fut pourtant bien remplie par autant de rencontres exceptionnelles que d’expériences nécessaires à mon “voyage”. A bientôt mes amis, et j’espère à très bientôt au téléphone où par vidéo !
2 Responses to Adieu et bonjour, comme toujours (suite)
Joli récit écrit d’une belle plume. Tu n’as guère chômé, en effet, en réalisant quelque chose dont beaucoup se rêverait à vivre. Repartir à zéro en terrain inconnu. Chapeau bas.
J’ai toujours autant de plaisir à te lire 🙂
A très bientôt !!!